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mercredi 10 mars 2010

Pionne un jour, pionne...

En septembre 2007, j’ai dégoté un petit boulot de pionne dans la banlieue lyonnaise. Tu sais, le genre de banlieue qui fait peur. Celles ou il faut prendre un bus qui ne passe que de temps en temps pour y arriver. J’ai eu de la chance, parce que c’est le genre de travail très recherché par les étudiants. Je connaissais la principale du collège, qui après un entretien d’embauche assez perturbant, m’a intégré à son équipe.

Me voilà donc projetée dans cet univers inconnu que celui des cités. Le collège, oui, j'ai connu ça, et ce n'est pas si loin. J'en garde un souvenir un peu flou de profs débordés, de boutonneux moqueurs et obsédés sexuels, de dindes gloussantes et cruelles, et celui d'une cantine dégueulasse.

Je me souviens aussi de quelques personnalités importantes : Difool, sur skyrock, sûrement le prof d'éducation sexuelle le plus respecté et écouté par mes pairs. Drazic pour les filles, qui faisait rêver avec son légendaire piercing à l'arcade dans Hartley coeur à vif.

Et même si j’imagine bien que les taquineries des garçons et le regard froid des filles de mon propre collège ne s’aligneront pas à ce que je vais découvrir, je ne sais pas vraiment comment "ils" sont. Ces gamins de banlieue dont on dit qu'ils se jettent des compas à la figure pendant les cours. Au fond, je n'en sais rien.

Les quelques jours qui ont précédés le début de mon contrat, j’ai failli laisser tomber. Je ne me sentais pas à la hauteur.

J’avais peur.

Et comme si je faisais ma propre rentrée en 6ème,  j’ai rêvé que j’oubliais de mettre une petite culotte.

Je n’en étais pas si loin : pour mon premier jour, j’ai mis mon jean avec la braguette qui ne ferme plus.

Pour mon plus grand malheur.

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